Les forces de gauche rassemblées et progressistes portant des valeurs sociales, humanistes et écologiques ont conservé le département. Sophie Borderie est réélue présidente du Conseil Départemental du Lot et Garonne. Nous leur adressons nos félicitations, et en particulier aux équipes du canton Agen-4 et de l’Ouest Agenais. Les scores obtenus par l’équipe de la majorité départementale du Canton Agen 3 sont de bonne augure face au chef de file de la droite du département Mr Chollet et l’adjointe de Mr Dionis, Mme Kherkhach.
Les résultats de ces élections resteront marquées par le très fort taux d’abstention. Cela donne hélas peu de légitimité aux nouveaux élus. Cette abstention est signe d’une profonde crise politique et démocratique qui n’en finit pas. 8 jeunes sont 10 ne sont pas allés voter. Le COVID et le déconfinement ne doivent pas masquer les véritables raisons de ce phénomène qui prend de l’ampleur. La privatisation du service de distribution de la documentation officielle, résultat des politiques libérales successives est scandaleuse mais ne peut pas non plus tout expliquer. Le manque de lisibilité des compétences , accentuées par la loi NOTRe génère pour les électeurs une grande confusion dans la répartition des compétences. Surtout, la perte de confiance en l’efficacité de l’action politique et des programmes éloignés des préoccupations des Français peuvent être des raisons d’abstention. Les électeurs ne semblent pas s’être retrouvés dans des programmes qui ont manqué d’ambition et de rupture. Seule la gauche a proposé des solutions quant au pouvoir d’achat. Les politiques semblent prendre conscience de l’urgence de se saisir des thématiques telles que la rénovation énergétique, les habitats participatifs et inclusifs, les conditionnalités sociales et écologiques des aides publiques, l’économie sociale et solidaire… Nous pouvons regretter que certaines thématiques n’aient pas fait parti des programmes ou pas suffisamment mis en avant : meilleure sécurisation du parcours de vie, les thématiques des personnes âgées et de la protection de l’enfance, des moyens donnés aux agents territoriaux pour réduire les temps d’instruction des dossiers APA et MDPH, les crèches départementales, les solutions de gardes à horaires atypiques, l’inclusion des usagers aux réflexions sur les dispositifs de solidarité…
Il est urgent d’associer davantage et concrètement les citoyens et les usagers aux décisions politiques. Il faut restaurer le lien de la confiance entre les citoyens et la politique. La politique de démocratie participative déjà menée par le département sur cette thématique ne semble pas encore porter ses fruits. Elle doit s’intensifier, l’intérêt des citoyens pour la politique et les élections passera en partie par là !!!
Ces élections ont aussi été marquées par une tentative du rassemblement du centre et de la droite qui se présentait comme une « droite sociale » mais qui est allé jusqu’à des points jamais atteints dans le département : une alliance avec des candidats d’extrême droite de Debout la France. La séduction des électeurs des 47 et du Rassemblement National dès le soir du 1ier tour est là aussi très inquiétante. Les digues continuent à sauter. A celà s’ajoutent : un programme hors sujet, la sécurité à tour de bras, une méconnaissance des compétences du département, des promesses électorales relevant de compétences municipales que les candidats en place à ces mêmes postes ne réalisent pas dans leur mairie. Enfin, une stigmatisation des bénéficiaires des dispositifs de solidarité du département, en particulier les bénéficiaires du RSA qu’il faut pister car ils seraient des tricheurs (fraude présumée de moins de 5 %). Pour rappel, le non recours (les personnes qui ne font pas valoir leurs droits légitimes) au RSA est de 30%. Nous entendons moins ces forces politiques au sujet de la fraude et de l’évasion fiscale !!
Les 47 avec des propositions démagogiques, hors compétences et qui mettent en cause les agents territoriaux.
Le Rassemblement National qui ne fait pas campagne localement et qui place la thématique des migrants mineurs isolés comme problématique centrale. Nous nous réjouissons de leur recul (encore insuffisant) sur le plan de leurs résultats électoraux.
Ces résultats sont un signal fort contre une politique nationale qui ne donne pas de réponses aux besoins des Français qui réclament plus de justice sociale et écologique. Le gouvernement continue de priver les politiques locales des moyens de leurs ambitions. Il est urgent que le gouvernement donne les moyens financiers à la hauteur des missions de solidarité que remplit le département. Cela doit commencer par la compensation par l’Etat du reste à charge de cette dépense aux départements qu’il lui avait transféré (environ 45 millions d’euros par an).
Face aux politiques nationales libérales répondant au dictat d’une économie financiarisée toujours plus violente, le département reste un des derniers remparts et un filet de sécurité à travers ses dispositifs de solidarité.
Les Lot et Garonnais n’auront pas à subir la continuité de la politique du centre et de la droite sur le plan local de destruction des acquis sociaux et de mise à mal des dispositifs de solidarité !
De cela nous pouvons une nouvelle fois nous en réjouir !!